Lutter contre la pauvreté des petits producteurs de cacao, mieux les rémunérer grâce à des prix justes, mieux distribuer la valeur ajoutée tout au long de la filière menant du cacao au chocolat, tel est le plaidoyer porté par les parties prenantes au cours de la 5^ème édition de la Conférence mondiale du Cacao, qui avait pour thème central : payer plus pour un cacao durable. Un thème qui cadre avec les objectifs de l’Organisation Internationale du cacao qui a mis la question du revenu décent pour les cacaoculteurs au centre de ses activités.

Ces assises d’envergure auxquelles Monsieur l’Administrateur du Fonds de Développement des Filières Cacao et Café (FODECC) a marqué sa présence constituent un événement phare dans le développement de la filière cacao à travers l’industrie du cacao et du chocolat. Organisée par l’Organisation Internationale du Cacao (ICCO), la Conférence mondiale du Cacao Bruxelles 2024 réunit tous les acteurs de la chaîne de valeur du cacao : Gouvernements, producteurs, Coopératives, exportateurs, institutions financières, détaillants, etc. Elle est organisée par l’Organisation Internationale du Cacao (ICCO).

Prenant la parole à l’ouverture des travaux de cette Conférence de la chaine de valeur cacao, Sa Majesté la Reine des Belges s’est constituée en avocat, pour non seulement soutenir le petit producteur, mais aussi pour veiller à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) axés sur l’éradication de la pauvreté sous toute ses formes. Dans son discours digne d’un plaidoyer, Sa Majesté la Reine des Belges a lâcher ces observations incisives  : « comment admettre une distribution de valeur aussi peu équitable tout au long de la chaîne de valeur allant du cacao au chocolat ? Les producteurs ne reçoivent pour leur cacao qu’entre 5 et 10% de la valeur du chocolat acheté par les consommateurs. Les commerçants, les industriels, les chocolatiers, les distributeurs se partagent les 90 ou 95 autres pourcents du prix final. L’équité plaide pour une augmentation du prix payé aux cacaoculteurs ». Ainsi, pour que le cacao devienne durable, il faudra opter pour des revenus décents payés aux producteurs. Et Sa Majesté la Reine de souligner fort à propos  : « Je voudrais aussi souligner le lien entre une juste rémunération des producteurs et l’atteinte des objectifs de durabilité sociale et environnementale. Les prix et la durabilité sont les deux faces de la même médaille. Tous les parents du monde veulent donner la meilleure éducation possible à leurs enfants, tous les paysans du monde savent combien ils dépendent de la nature et de la biodiversité ». L’augmentation des prix payés aux producteurs constitue la pierre angulaire pour l’amélioration du cadre de vie de ces derniers qui alimentent pourtant, toute la filière. Cette conférence va donc servir de plateforme aux fins de mieux cerner les enjeux liés à ces différents objectifs. Il s’agit bien plus, d’un cadre de discussions idoine, à l’effet de trouver des pistes de solutions à ces préoccupations. L’accent est aussi bien porté sur la traçabilité, la question de l’offre et la simulation de la demande, les nouveaux produits dérivés du cacao et le rôle des femmes dans l’économie cacaoyère. Bien de préoccupations qui s’inscrivent en droite ligne d’avec les politiques mises sur pied par le Gouvernement camerounais en termes de traçabilité et de préservation des forêts. C’est le cas de la mise sur pied du Guichet Producteurs et du Guichet de Transition Agroécologique au FODECC.

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Pour le Chef de la délégation camerounaise, Monsieur Luc Magloire MBARGA ATANGANA, Ministre du Commerce, le Cameroun s’affirme comme un meilleur acteur du respect de la réglementation de l’Union Européenne sur la déforestation. Dans sa posture de défenseur des producteurs camerounais, Monsieur le Ministre du Commerce s’est voulu décisif lors de son allocution en affirmant que : «  Nous ne détruisons pas la forêt. Nous faisons ce qu’on appelle «  le cacao d’agro-forêt », c’est-à-dire que nous préservons les forêts ». Renforçant ainsi le plaidoyer entamé par Sa Majesté, la Reine des Belges, Monsieur le Ministre du Commerce a indiqué que le prix actuel demeure insuffisant, et ne représente qu’une fraction des bénéfices y afférents. Le vœu du Cameroun, fermement attaché à la qualité, est de pouvoir lever les enchères à l’effet d’atteindre un prix éloquent pour le grand bonheur des producteurs. Ces assises qui s’achèvent ce mercredi, 24 avril 2024 augurent des lendemains meilleurs pour la filière cacao.

Christelle AMVAMA