NOTRE HISTOIRE
Le cacao et les cafés (Robusta et Arabica) constituant les principaux produits agricoles d’exportation du Cameroun. La production du cacao et du café est de l’ordre de 233.000 tonnes pour le cacao, de 5.000 tonnes pour le café Arabica et 30.000 tonnes pour le café robustaen 2017.
Cette production provient quasi exclusivement de petites plantations familiales appartenant à près de 600.000 planteurs et concernerait, socialement et économiquement plus de 2 millions de personnes dans huit (8) régions sur dix (10) que compte le pays.
La filière cacao et dans une moindre mesure les filières cafés ont connu jusqu’à 1991, un étroit contrôle de l’Etat à travers l’ONCPB (Office National de Commercialisation des Produits de Base) qui régentait l’essentiel du dispositif commercial tout en apportant un appui à l’intervention publique dans la production, en relation avec les Ministères en charge de l’Agriculture, des Finances, et les Sociétés d’État assurant l’appui aux planteurs (SODECAO, ZAPI Est…). L’ONCPB jouait le rôle de caisse de stabilisation et gérait pour chaque campagne les prix à la production.
Avec la baisse des cours internationaux sur revenu à partir de 1986, l’ONCPB s’est trouvé dans l’incapacité de compenser cette chute au niveau du prix bord champ payé aux producteurs. Dès lors, le système s’est rapidement retrouvé confronté à des problèmes insurmontables et s’est effondré.
En 1991, une Ordonnance Présidentielle a supprimé l’ONCPB, instauré une libéralisation partielle, et décidé de la création de deux organismes, Office National du Cacao et du Café (ONCC), Etablissement Public Administratif et le Conseil Interprofessionnel du Cacao et du Café (CICC), de droit privé, chargés de gérer un système de stabilisation intra-annuel.
Ces organismes procurent, pour leur fonctionnement, une redevance adossée sur les exportations du cacao et du café fixé annuellement par le ministre du Commerce.
En 1995, une loi a instauré la libéralisation totale des filières, tandis que ses Décrets d’application définissaient les modalités de commercialisation dans ce nouveau cadre, et les nouveaux rôles de l’ONCC et du CICC.
La libéralisation de la filière est devenue effective par la loi 95/11 du 27 juillet 1995 portant organisation du commerce du cacao et du café (loi modifiée par la loi 2004/025 du 30 décembre 2004).
Ce désengagement de l’Etat a signifié pour les planteurs la cessation de tout appui à l’investissement productif. En effet, les plantations ne bénéficient plus d’aucun appui financier ni d’aucun suivi et conseils techniques intensifs, et les semences utilisées bénéficient alors généralement, pour ce qui est du cacao, des cabosses prélevées directement dans les anciennes plantations. Globalement, le verger camerounais est stagnant, voire déclinant, et sa productivité est bien souvent faible.
Le verger, qui connaissait déjà un vieillissement global, a vu ce dernier se poursuivre, quoi que certains fronts pionniers spontanés se soient ouverts ou développés dans certains bassins sans cependant véritablement compenser les pertes enregistrées dans d’autres zones.
La libéralisation a eu d’autres conséquences en aval de la filière, et précisément au niveau des exportations, avec des effets dirigés vers l’amont.
En effet, avec la suppression des zones monopolistiques et des quotas d’achat, une pléthore d’acheteurs et d’exportateurs sans expérience a envahi les zones d’achat avec des conséquences importantes sur l’origine à travers notamment des produits de moins bonne qualité qui était mis en marché sans aucun respect des dispositions contractuelles.
Afin de sécuriser leurs approvisionnements, les industries ont suscité l’arrivée de nouveaux chargeurs qui ont apporté des pratiques commerciales et financières efficaces visant la limitation des frais financiers au maximum.
Par ailleurs, le secteur bancaire a décidé de ne plus accorder des crédits de campagne aux opérateurs locaux du fait des créances importantes laissées par l’ex-ONCPB.
Au niveau des opérations portuaires, l’image de la marque du port de Douala a également été affectée par la libéralisation quoi que la création du Guichet Unique du Commerce Extérieur (GUCE) ait permis la réduction des délais et des coûts.
Face à la déliquescence de ces filières, l’État décide de réunir en 2002 tous les acteurs y opérant, élaborent un plan de relance des filières cacao et café (PRDFCC) couvrant les domaines de la recherche, de la production, de la commercialisation et de la transformation locale.
Pour la mise en œuvre efficace et efficiente de ce plan de relance, l’Etat décide en décembre 2004 de la création d’un organisme de financement endogène à ces filières, le Fonds de Développement des Filières Cacao et Café (FODECC), qui bénéficie , au même titre que l’ONCC et le CICC, d’une redevance sur les exportations.
L’organisation et le fonctionnement du FODECC sont matérialisés en2006 par le décret n ° 2006/085 du 09 mars 2006. Le montant de sa redevance est alors fixé à 15 F.CFA par kilogramme de cacao et de café exporté ou transformé localement, montant qui passe en 2012 à 30 F.CFA pour le cacao.
Dans la perspective de l’atteinte des objectifs du gouvernement établi dans le nouveau plan de relance des filières cacao et Café adopté en 2014, la redevance du FODECC passe à 116 F.CFA par kilogramme pour le cacao, 74 F.CFA pour les cafés et 41 F.CFA pour la transformation locale.
Ces objectifs se présentent ainsi:
- pour le cacao: 600000 tonnes;
- pour le Café arabica: 125000 tonnes;
- pour le café Robusta: 35000 tonnes.
Afin d’apporter efficacement sa contribution à l’atteinte de ces objectifs, le FODECC a entrepris d’optimiser la collecte de ses ressources en systématisant d’une partie les recouvrements auprès de l’organisme compétent et, d’autre part, en conduisant un plaidoyer lorsque ceci s’est avéré nécessaire pour faire relever le niveau de la redevance en faveur desdites filières.
Seulement le FODECC a vu ses ressources revues à la baisse en 2017, du fait de la chute des cours sur le marché international, sa redevance étant passée en 2014 de 116 F CFA à 29 F CFA par kilogramme, pour le café de 74 F CFA à 63 F CFA par kilogramme et la transformation locale de 41 F.CFA à 5,5 F.CFA le kilogramme.